Ces dernières pages n'auraient pas vu le jour sans l'encouragement d'Alexandre Bonnet-Terrile.

Bon, et alors, et après 2005, que s'est-il passé ensuite ? Je me suis rendu compte que je n'acceptais pas que l'on n'accepte pas que je sois une sorte de dessinateur, alors pour la peine j'allais dire que je détestais les dessinateurs, ce qui était en grande partie vrai. Ils aimaient passer du temps sur tout ce qui m'apparaissait comme le moins valable, tandis qu'il fallait surtout DIRE ET CRIER, pardi ! Alors pour la peine, j'allais confectionner une BD en couleurs et en anglais sur le fait que je détestais les dessinateurs. (Je ne vous en mets qu'une seule page car c'était quand même douteux comme approche.)

J'AI JAMAIS SU SI JE VOULAIS FAIRE DU THÉÂTRE OU PAS, ALORS POUR LA PEINE, CI-DESSOUS UNE BD DE 2002 PUIS SA RETRANSCRIPTION THÉÂTRALE, VOUS POUVEZ PASSER DIRECTEMENT À CETTE DERNIÈRE SI VOUS N'ARRIVEZ PAS À LIRE MON LETTRAGE DE L'ÉPOQUE

Retranscription théâtrale

MONSIEUR 1 : Pfff... Je ne suis rien... (un temps) ... ou si peu...
MONSIEUR 2 : Tu mens ! Tu n'es pas rien ! Sinon, tu ne serais pas ici en train de parler et de dire “je ne suis rien... ou si peu...” !
MONSIEUR 1 : C'est une façon de parler ! Une... une expression !
MONSIEUR 2 : Ah parce que toi, quand tu philosophes, tu utilises des expressions !
MONSIEUR 1 : Ben en fait ça veut dire “je ne suis rien par rapport à l'univers entier”...
MONSIEUR 2 : Ah ben ça revient au même : faut être précis quand on philosophe !
MONSIEUR 1 : (sourire narquois) Qui te dit que je philosophais ? J'étais peut-être en train de déconner, de m'amuser à dire n'importe quoi ! (rire sarcastique) Hin hin ! HIN HIN !
MONSIEUR 2 : (tête baissée, s'avoue d'abord vaincu puis dans un éclair :) Oui, mais... hé hé, c'est un mensonge, ce que tu viens de dire... Tu n'étais pas en train de déconner !
MONSIEUR 1 : (en souriant toujours) Oui, c'était un mensonge ! 
MONSIEUR 2 : (fier) AH !
MONSIEUR 1 : (toujours avec le sourire du vainqueur) En fait, j'étais en train de parler du gâteau de ma grand-mère ! Je lui ai dit qu'il n'était pas bon et j'ai été un goujat ! Donc j'ai été con, je ne suis rien... (un temps) ... qu'un pauvre con ! 
MONSIEUR 2 : Et tu rigoles en disant cela ?
MONSIEUR 1 : Ben c'est parce que j'aime bien affirmer que tu as tort ! C'est jouissif !
MONSIEUR 2 : Eh mais ça ne tient pas debout, ton histoire !
MONSIEUR 1 : Et pourquoi donc ?
MONSIEUR 2 : Ben après que tu aies dit “je ne suis rien”, je t'ai surpris en train de dire “ou si peu”, tu ne disais pas “qu'un pauvre con” ! Ha ha, on fait moins le fier, là, hein ? HIN HIN !
MONSIEUR 1 : (gêné) Euh... attends, j'ai une réponse à cela... 
MONSIEUR 2 : (sardonique) J'ai hâte de l'entendre !
MONSIEUR 1 : Ben... “ou si peu...”, j'sais pas, moi... euh...
MONSIEUR 2 : HIN HIN ! Alors, Môssieur est en manque d'arguments ?
MONSIEUR 1 : Pfff... Ben...
MONSIEUR 2 : HIN HIN !
MONSIEUR 1 : Oh et puis merde, tu as gagné ! Bon... Laisse-moi reprendre, maintenant...
MONSIEUR 2 : Ben à bientôt ! (quitte la scène)
MONSIEUR 1 : (un temps) Je ne suis rien... (un temps) ... qu'un pauvre con ! Je l'ai dit cette fois, hein ? HIN HIN !